Partir Sortir: le droit aux vacances

PAR JEAN-SÉBASTIEN MARSAN

Partir Sortir est réalisé en collaboration avec le Conseil québécois du Loisir.

Les familles québécoises prennent de moins en moins de vacances. Un mouvement social cherche à combler les besoins ignorés par l'industrie récréo-touristique.

«Maman, t'es pas pareille qu'à la maison»! Gertrude se souviendra longtemps de cette phrase. C'était pendant les premières vraies vacances des Letellier à la campagne. Avec leurs huit enfants, aujourd'hui âgés de 4 à 24 ans, André Letellier et Gertrude Charron avaient l'habitude des étés à Longueuil. M. Letellier y a toujours vécu. Il gagne le seul revenu de la famille, comme employé dans une manufacture de vêtements. Les Letellier n'ont pas l'habitude des folles dépenses.

Depuis 30 ans, les familles québécoises prennent de moins en moins de vacances. Leur pouvoir d'achat a baissé. L'accessibilité aux vacances est redevenu un enjeu primordial pour les familles désorganisées, défavorisées, ou nombreuses comme les Letellier. Et, sans budget ou sans organisation adéquate, des vacances ou des loisirs, c'est comme le chômage, presque une calamité.

En 1999 et en 2000, les Letellier ont pu s'offrir le Camp Beauséjour, à Victoriaville, dans les Cantons-de-l'Est. Le camp offre des rabais à une dizaine de familles, chaque été, grâce aux contributions des administrateurs du camp, les Frères du Sacré-Coeur, aux dons privés et au bénévolat d'une équipe de laïcs. Pour la famille Letellier, les tarifs flexibles du Camp Beauséjour ont fait toute la différence.

Mais, depuis 1995, «les statistiques démontrent que moins de la moitié de la population réussit à partir en vacances et que la situation ne s'améliore pas», confirme le professeur Louis Jolin, du Département d'études urbaines et touristiques de l'Université du Québec à Montréal (Uqàm). En 1970, précise M. Jolin, citant ses collègues Jean Stafford et Marcel Samson <note 1>, les trois quarts des habitants de la grande région de Montréal partaient en vacances. Ce taux a baissé à 71,1 %, en 1980, et est descendu aussi bas que 56,3 %, en 1995.

Fuir balconville

Parmi les causes de ce recul figure le peu de temps accordé aux vacances. «Le régime légal au Québec, c'est deux semaines après une année de service continu chez le même employeur et trois semaines après cinq ans», rappelle M. Jolin. L'universitaire représente le Conseil québécois du loisir (CQL) au Bureau international du tourisme social (BITS). Il est bien placé pour faire des comparaisons. En France par exemple, le pays qui a inventé les congés payés en 1936, les travailleurs bénéficient de cinq semaines de congés payées par année.

Autre explication, l'insécurité économique des ménages s'aggrave depuis les années 1970. Dans une étude soumise au Mouvement québécois des camps familiaux (MQCF) <note 2>, M. Jolin et deux collègues de l'Uqàm ont constaté que, pour 48 adultes ayant séjourné en 1999 dans des sites de vacances du Mouvement, 42% des familles ont déclaré un revenu annuel de moins de 15.000 $.

«Avec la précarité de l'emploi et le travail autonome, le manque de vacances est un problème très net», dénonce Louis Jolin. La solution? Se tourner vers des organismes communautaires. qui aident à organiser loisirs et vacances.

Pas cher, mais pas «cheap»

Camps de jour ou familiaux, colonies de vacances, cercles de jeunes naturalistes, associations de camping et de caravaning, festivals populaires, mouvement scout, chantiers jeunesse, sans oublier les loisirs de plain air, artistiques, folkloriques, scientifiques et d'autres encore: un secteur récréo-touristique social s'est développé pour combler des besoins ignorés par une industrie axée sur le profit (sur le plan mondial, le tourisme est l'industrie affichant la plus forte croissance et elle est la première ressource de plusieurs pays).

Revenons au Camp Beauséjour, Éden de la famille Letellier. Il est nettement moins cher qu'un camp à but lucratif. Pour cinq jours incluant les repas, l'hébergement, l'animation et le matériel, un adulte débourse un maximum de 50 $ par jour, moins s'il opte pour la «salle de séjour», la chambrette ou les

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nuits sous la tente. En comparaison, le Centre de plein air Jouvence, à Bonsecours, toujours dans les Cantons-de-l'Est, plutôt haut de gamme, demande entre 89 $ et 100 $ par jour par adulte.

Le Mouvement québécois des camps familiaux regroupe 44 organismes communautaires. Il peut garantir à une famille de quatre personnes un séjour d'une semaine pour moins de 600 $. Certains camps réduisent leurs tarifs en fonction du revenu et de la charge familiale des vacanciers. Depuis 1982, le MQCF a permis à 75.000 familles de profiter de vacances.

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Marilyn et Sophie à la plage. Natashquan, juillet 1998.

«Cette année, pour une semaine complète, 168 $ par adulte tout compris, c'est vraiment pas cher», se félicite Linda Dellazizzo, une mère de quatre enfants, de 7 à 17 ans, de Le Gardeur. Ils séjourneront au Centre de plein air Bleu et Blanc, à La Conception (près de Mont Tremblant). Ce camp affilié au MQCF offre des réductions de tarifs allant jusqu'à 30 % pour les familles à faible revenu.

Sans le Centre de plein air Bleu et Blanc, Linda Dellazizzo et sa famille ne changeraient pas de décor cet été. «D'habitude on va à la plage, à l'Épiphanie, et c'est tout», confie-t-elle. «Ici, les camps de vacances

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sont trop chers, 90 $ par enfants par semaine, je n'ai pas les moyens de leur payer ça. Présentement, mon conjoint ne travaille pas, c'est difficile».

Pour maintenir des tarifs abordables, les camps familiaux comptent sur des subventions gouvernementales et le bénévolat. D'après le Portrait économique des camps famjliaux réalisé en juin 1998 par le Groupe DBSF, les camps familiaux comptaient sur 72,8 % de bénévoles, dans leurs ressources humaines, contre 12,9 % d'employés permanents.

Le Mouvement invite les usagers, les vacanciers et les familles à s'impliquer dans l'administration et à organiser des levées de fonds. Plus qu'un regroupement de camps bon marché, le MQCF mobilise les usagers, qui se donnent ainsi un support collectif et communautaire pour prendre en charge leurs vacances.

En 1999, Linda Dellazizzo ne se doutait pas qu'un séjour de deux semaines au Centre de plein air Marie-Paule (à Sainte-Véronique) ressouderait sa famille à la dérive. Par la grâce de ces vacances d'été, cette mère au foyer a en effet renoué avec son fils, jusque-là en centre d'accueil, et avec son mari. «Les travailleurs sociaux me disaient: «Ça n'a pas de bon sens. S'il fait une fugue?"»,raconte Linda Dellazizzo.

Loisirs écologiques

Pour concilier loisir et écologie, un outil essentiel a été construit pour vous: le guide Éco-Loisirs de Environnement JEUnesse. Des tours nature, à la ferme, des coins lecture, au grand air, mise au jeu, vers la science: vous y trouverez les loisirs de votre choix. Un monde écologique à découvrir au www.ecoloisir.qc.ca. Un guide pratique et gratuit!

Louis Jolin et ses collègues universitaires ont montré qu'un séjour de vacances améliore la vie de la famille et du couple, ainsi que le développement social des enfants. Ces congés de la vie urbaine permettent aussi de briser l'isolement, favorisent l'estime de soi, les relations interpersonnelles et l'entraide. Plus de la moitié des répondants de l'étude vivaient sans conjoint, précisent les chercheurs.

«Les vacances, c'est un ressourcement physique et mental», clame Louis Jolin, qui fait le lien avec la santé. «J'ai toujours dit que si l'État investit pour accroître l'accessibilité aux vacances et aux loisirs, c'est autant d'argent de moins dans le système de santé».

Or, l'État ne s'implique pas autant que le voudrait Louis Jolin et les autres artisans des vacances et loisirs à finalité sociale. La dernière initiative d'envergure remonte au Livre blanc sur le loisir de 1979, pendant le premier mandat du Parti québécois, Livre blanc ignoré par les libéraux de Robert Bourassa au pouvoir de 1985 à 1994, qui ont développé le tourisme et le loisir essentiellement sous l'angle économique selon le principe de l'utilisateur-payeur.

«Je pense qu'il faut soulever la question de la reconnaissance et de l'investissement en loisir comme un outil de développement social aussi indispensable que le travail», déclare Pierre Vigeant, adjoint à la direction générale de la Fédération québécoise des centres communautaires de loisirs. «Mais, aujourd'hui, tout est orienté vers le travail», observe-t-il. «La socialisation, la prise en charge, l'estime de soi et même l'amélioration de la productivité que permettent les loisirs, tout ça est mis de côté».

Le tourisme et les loisirs créent en effet beaucoup d'emplois, brassent des millions et des milliards de dollars. Faut-il pour autant négliger leurs autres dimensions? «Aujourd'hui, ce qu'on voit du loisir, c'est le volet activité physique», relève Pierre Vigeant. «L'aspect développement social et culturel est beaucoup moins présent».

Professeur retraité du Département des sciences du loisir et de la communication sociale de l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Michel Bellefleur a fait remarquer, au Forum québécois du loisir tenu à Montréal en octobre 1999, que le dossier n'a pas progressé sous les péquistes nouvelle mouture. Malgré le Cadre d'intervention gouvernementale en matière de loisir et de sport, en 1997, «il n'y a pas eu de gestes majeurs qui ont été posés», déplorait Michel Bellefleur. Un constat d'échec, selon le professeur: «Le loisir est plus éparpillé dans l'ensemble des ministères du gouvernement du Québec qu'il ne l'a jamais été dans notre histoire, et ce, depuis la Révolution tranquille».

Un an et demi après le Forum, les nominations successives de Gilles Barril puis du ministre délégué Richard Legendre (ce dernier, bachelier en récréologie de l'UQTR, a été vice-président de Tennis Canada et directeur des Internationaux de Montréal), au Tourisme, au Loisir et au Sport, une responsabilité longtemps déconsidérée, ne passent pas inaperçues.

Le milieu a connu de nombreux changements de ministères ces dernières années. Le président du Conseil québécois du loisir, M. Michel Beauregard, a décelé, dans la nomination d'un ministre délégué, la volonté affichée de préserver une certaine continuité, «un signal que le gouvernement entend poursuivre ses actions à l'égard du

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développement des loisirs, des organismes, des travailleurs et des bénévoles».

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Le 2 juin 2001. Il pleut. Les 14 membres de la famille Labrossière se sont réfugiés dans un chalet du camp familial Le Nordet, dans Lanaudière. Les Labrossière s'offrent cette vacance d'été chaque année... comme cadeau de Noël.

Autre signe de progrès, «il y a un débat depuis quelques années au Québec sur le chèque-vacances», note Louis Jolin. Il s'agit d'une formule à la fois sociale et économique qui fait appel à la contribution de l'employeur et de l'employé pour encourager l'épargne-vacances. «Par exemple, un chèque-vacances est acheté 100 $ par l'employeur, mais vendu 70 $ à l'employé», explique M. Jolin. «Il y a donc une bonification de la part de l'employeur, qui pourrait s'accompagner d'un programme d'épargne de la part de l'employé. L'État, pour aider à mettre ça en place, doit accorder des avantages fiscaux à l'employeur et à l'employé. Le chèque-vacances serait réservé à la consommation touristique au Québec». Il n'y a pas de congé pour ceux qui alimentent la réflexion sur les vacances...

<Note 1> Stafford, Jean et Michel Samson. Vacances et tourisme en 1995. Enquête auprès d'un échantillon de Québécois et de Montréalais sur les comportements de vacances, Ministère des Affaires municipales du Québec, Direction générale du loisir et des sports, Québec, 1996.

<Note 2> Gaudreau, Louise, Jolin, Louis, et Geneviève Buissonnet-Verger. L'impact, sur la vie familiale, de l'action communautaire réalisée au sein du Mouvement québécois des camps familiaux. Rapport d'évaluation, Université du Québec à Montréal, 1999.

Activités de marche

Procurez-vous le répertoire des lieux de marche au Québec: 490 lieux aménagés pour la marche et ce, dans toutes les régions du Québec. Plus de 7000 kilomètres à votre portée, en vente dans les librairies et auprès de la Fédération québécoise de la marche au (514) 252-3157. Aussi, plus de 325 activités de marche et de randonnée, organisées à travers le Québec, dans le magazine Marche-Randonnée de la Fédération québécoise de la marche.

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Laval: science et nature en milieu urbain

Laval est riche du plus grand site naturel de la région métropolitaine, le Parc de la rivière des Mille-Îles, et d'un centre de la nature accessible aux randonneurs et aux curieux des sciences. Laval propose aussi des circuits historiques et s'est donné une vocation spéciale de vulgarisation scientifique.

Boisé Papineau. Les randonneurs et les ornithologues amateurs peuvent observer le grand duc d'Amérique et le renard roux en pleine ville, au Boisé Papineau, une forêt de hêtres bicentenaires, de marais et de champs. Un belvédère surplombe le marais principal et un sentier d'interprétation trace le parcours des marcheurs. L'accès au boisé est gratuit. On y accède par la sortie no 7 de l'autoroute 19 ou par autobus (métro Henri-Bourassa, circuit no 50). Le Boisé Papineau: 450-662-4901.

Centre de la nature de Laval. Deux pistes, dont un sentier d'interprétation géologique, traversent le Centre de la nature de Laval. On y découvre des étangs fleuris, un jardin de plantes médicinales et une serre de plantes tropicales, une ferme, un observatoire astronomique, un parc de chevreuils et un village des arts, en plus d'un point de vue magnifique sur les Montérégiennes et les contreforts laurentiens. Divers tarifs s'appliquent selon les activités. On accède au Centre de la nature de Laval par la sortie no 6 de l'autoroute 25 (via le boulevard St-Martin Ouest, le boulevard Lesage [première jonction à gauche] et l'avenue du Parc [première jonction à gauche]) ou par autobus (métro Henri-Bourassa, circuit no 48, direction St-Vincent-de-Paul, arrêt à l'intersection du boulevard de la Concorde et de l'avenue du Parc). Accueil du Centre de la nature de Laval, 901, avenue du Parc: 450-662-4942.

Parc de la rivière des Mille-Îles. Peu de temps, mais grande soif de découverte? Le Parc de la rivière des Mille-Îles est accessible aux randonneurs, ornithologues, écologistes, amateurs d'histoire et sportifs, qui y trouveront tous leur compte: canot, kayak, pédalo, sentier d'interprétation, lieux historiques racontés, tour d'observation, hotte de castor, théâtre en rabaska <note *a>, aquarium, animaux naturalisés, visite du centre d'épuration et de filtration, mini-exposition sur l'écosystème. L'accès au site est gratuit, mais des frais s'appliquent pour la location des embarcations et pour certaines activités. Accès par l'autoroute 15, sortie no 16 (via le boulevard Ste-Rose, direction est) ou par autobus (métro Henri-Bourassa, circuit no 72, direction du boulevard Ste-Rose; descendre à l'arrêt suivant celui du boulevard Curé-Labelle). Parc de la rivière de Mille-Îles: 450-622-1020.

Circuits historiques. Découvrez les circuits historiques des vieilles paroisses de l'Île Jésus: Saint-François-de-Sales (450-662901);

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Saint-Martin (450-978-8903); Saint-Vincent-de-Paul (450-662-4901); Sainte-Dorothée (450-978-8904); et Sainte-Rose-de-Lima (450-978-8904). Accès gratuit.

LA RÉGION TOURISTIQUE DE LAVAL

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Spéléologie. On peut s'initier à la spéléologie à la caverne de Saint-Léonard, à Montréal, une des rares cavités naturelles souterraines accessibles du Québec. Sa situation au coeur d'une zone résidentielle (au Parc Pie-XII, un endroit où pique-niquer et se baigner) lui confère une vocation éducative et récréative. 514-252-3323.

Radio amateur. À découvrir, la radio amateur, un mode de communication fascinant. Le club est situé à Fabreville (450-625-0656).

Passion de la nature. Le Musée du Séminaire de Sherbrooke a élaboré une exposition sur les oiseaux de proie, leur mode de vie et leur relation avec l'Homme. L'exposition Un monde à découvrir est animée par les Clubs 4-H du Québec et offerte gratuitement à la Récréathèque (900, boulevard Labelle, Chomedey, Laval, 1-877-plaisir).

Gîte et couvert. Cinq gîtes accrédités par la Fédération québécoise des agricotours accueillent les visiteurs de l'extérieur: La Gaspésienne (450-665-8475), le Gîte du Bord de l'Eau (450-625-3785), le Marigot (450-668-0311), L'Abri du Temps (450-663-5094) et Notre Maison sur la Rivière (450-666-4095). Les prix varient entre 45 et 60 $ pour 1 personne, entre 55 et 62 $ pour 2, et il en coûte entre 5 et 15 $ pour les enfants.

Le Parc du Mont-Laval abrite un camping offrant plusieurs activités (billard, fers, pétanque, galet, baignade, piste cyclable et salle communautaire). Ce camping est situé au 675, bout. St-Martin Ouest, à Sainte-Dorothée-de-Laval (450-689-1150).

<Note *a> Rabaska: nom, d'origine algonquienne, du grand canot d'écorce des Indiens. Embarcation capable de contenir de quinze à vingt barils de farine, avec cinq ou six hommes en plus, ou encore trente-six pièces de cent vingt livres. Il se manoeuvre à l'aviron, mais aussi à la perche le long des rives et sur les battures. (D'après l'Office de la langue française, www.granddictionnaire.com).

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L'Est du Québec: allez-y, c'est vert!

La Route verte (www.routeverte.com) est en pleine expansion partout au Québec. Sortez vos vélos! Engagez-vous sur les routes et les sentiers du Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, et découvrez bien plus que les plus beaux couchers de soleil au Québec.

Pratiquez l'escalade, à Saint-André-de-Kamouraska. Près du fleuve St-Laurent, à la Halte Écologique des battures (273, Route 132 Ouest, 418-493-2604), vous pourrez vous procurer votre carte journalière et les informations utiles pour votre première escalade. (D'autres informations auprès de la Fédération de la montagne et de l'escalade, 514-252-3004).

Partez à la chasse aux moulins à vent! La Route des moulins, un trajet de 11 km sur le plateau, présente une vitrine exceptionnelle sur le St-Laurent, entre fermes équestres, moulins d'antan, sentiers pédestres et jardins. Un autre parcours de 18 km vous promène dans un paysage plus agreste (Information: 418-492-9552). Le marais de Gros-Cacouna invite les ornithologues amateurs à observer les bihoreaux à couronne noire et une espèce rare, le râle jaune. Le site historique de Gros-Cacouna: 418-898-2757.

À la frontière de la Gaspésie vous accueillent les merveilles des Jardins de Métis, un joyaux de l'horticulture québécoise classé par les experts internationaux parmi les sites exceptionnels dans le monde, avec la plus grande concentration au Canada de pavot bleu originaire de l'Himalaya. (Aire de jeux, centre d'interprétation, musée, centre historique, boutique et baignade sur place. Information: 418-775-2221).

Plus avant en Gaspésie, en Matapédia, le sentier historique de Causapscal, Les Mémoires, suit un tracé militaire qui joignait Métis à Ristigouche (418-756-5999). En parcourant le sentier des Berges, le promeneur en apprendra plus sur la vie des saumons, sur les rives d'une des grandes rivières à saumons de l'Atlantique.

Le Ranch des Collines Chic-Choc, à St-Damase-de-Matane, vit au rythme de la nature, au coeur des collines: équitation, pêche à la truite et au saumon, sentiers pédestres, pistes cyclables, canot et pédalo. Tout près, la passe migratoire du saumon, à Matane, une ferme forestière, le Musée de la mer, à Pointe-aux-Pères, la Place Sainte-Luce (418-776-2461).

Hébergement et gastronomie

On ne peut pas visiter le Bas-St-Laurent sans découvrir la gastronomie locale et se faire dorloter un peu! De nombreux gîtes du passant bordent la Route verte. Le guide des Gîtes et Auberges du passant au Québec est distribué par la Fédération québécoise

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des agricotours (514-252-3138) et dans les librairies.

Traire les vaches, aller chercher les animaux au pâturage, ramasser les oeufs de poules ou de cailles, nourrir la basse-cour, le retour à la terre vous tente? Ou pêcher à la truite, arpenter les sentiers et les champs? Trois gîtes à la ferme: la Ferme paysagée de Saint-Jean-de-Dieu (418-963-3315); la Ferme Flots Bleus, de Rimouski (418-723-1578); le Gîte des Sommets, à Saint-René-de-Matane (418-224-3497).

Le Guide du camping au Québec 2001, que vous vous procurerez auprès de la Fédération québécoise de camping et de caravaning (514-252-3003) signale des sites d'exception: le Centre de plein air à Notre-Dame-du-Lac, le Parc du Bic, le Camping Annie, à Métis-sur-Mer, et une foule d'autres emplacements. Découvrez également les auberges de jeunesse du Québec. À Rivière-du-Loup, l'Auberge internationale loge dans une maison de plus de 130 ans (418-862-1843).

LA RÉGION TOURISTIQUE DE L'EST DU QUÉBEC

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Des lieux de randonnée

À L'Isle-Verte, le plus important marais à spartine du Québec méridional s'étend sur 1000 hectares de littoral. Il est reconnu mondialement. On y observe la nidification et l'élevage des canards noirs. Pour l'agrément des marcheurs, des digues traversent le marais. (La Réserve nationale de la faune de la Baie de l'Isle-Verte, 418-898-2757).

Le Bas-Saint-Laurent offre plus de 30 lieux de randonnée. Vous en obtiendrez la liste dans le Répertoire des lieux de marche au Québec (en librairies ou à la Fédération québécoise de la marche, 514-252-3157). Mentionnons les randonnées du Draveur et Grand Saut, qui mènent au spectaculaire canyon des Portes de l'enfer, sur la rivière Rimouski (information: 418-735-6063); et le sentier de la Sénescoupé (418-963-3291), un site peu connu de la région des Basques, qui recèle plusieurs points de vue sur les montagnes environnantes, de même qu'une grotte. Un pont suspendu a été construit au-dessus de la rivière Sénescoupé.

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Prenez congé de la routine: travaillez

PAR JACQUELINE BOUSQUET

Les jeunes entre 16 et 24 ans prennent moins de vacances, à cause de la précarité de l'emploi et de leurs faibles revenus. Il existe cependant des moyens de voir du pays à peu de frais.

«Ceux quine sont motivés que par le désir de voyager n'ont pas vraiment le profil que nous recherchons», avertit Pascale Bergeron, de Chantiers jeunesse. «Notre clientèle est motivée par un engagement communautaire et des buts humanistes. Il s'agit souvent de jeunes qui recherchent une expérience de travail concrète, qui sont prêts à s'impliquer volontairement dans un projet de travail et à partager cette expérience avec d'autres jeunes de leur âge. Nous accueillons souvent des jeunes sans emploi, bénéficiaires de l'aide sociale, de l'assurance-chômage, ou encore des jeunes en réflexion avant se mettre en action».

La principale raison des Québécois pour ne pas partir en vacances, révèle une récente étude, est le manque d'argent (67,9 % des répondants). Les vacanciers non partants et les non-vacanciers sont surtout des personnes ayant un travail précaire ou de faibles revenus, et des jeunes ayant entre 18 et 24 ans. En dehors des circuits commerciaux, il existe des alternatives moins dispendieuses, et plus engagées.

Depuis 1982, 4000 jeunes Québécois ont participé aux programmes de Chantiers jeunesse à travers le monde. Chantiers jeunesse a été créé en France en 1920, avec mandat d'aider à reconstruire les villages détruits pendant la première guerre mondiale. Par la suite, les Chantiers sont devenus un projet éducatif, pour le développement personnel et social de la jeunesse de 16 à 25 ans. L'organisation opère actuellement une dizaine de chantiers au Québec et plus d'une trentaine dans 19 pays d'Europe occidentale, d'Europe de l'Est et des États-Unis. À Chantiers jeunesse, les participants reçoivent le gîte et le couvert en échange d'une trentaine d'heures par semaine de travail bénévole. Les chantiers durent entre trois et dix semaines. Il en coûte 10 $ pour l'inscription et 60 $ en frais de participation. Dans le cas d'un chantier à l'étranger, il faut prévoir environ 700 $ pour le transport et l'assurance médicale. Les différents projets sont liés à l'environnement, à la restauration de sites patrimoniaux, ou encore à l'organisation de fêtes populaires.

En 2001, Chantiers jeunesse reverra ses programmes au Québec. Selon Carmelle Lecompte, sa directrice générale, «il est normal, après vingt ans, de se remettre en question. Nous aimerions trouver d'autres sources de financement. Cela permettrait d'explorer de nouvelles avenues de formation et d'approfondir l'expérience des participants». La programmation actuelle aura cours jusqu'en avril 2002. Cette révision de programme n'affectera pas les chantiers à l'étranger.

Si Chantier jeunesse est né en France, ce n'est pas un hasard. La France propose plusieurs autres réseaux de tourisme social, comme les villages-vacances. Les villages-vacance sont gérés par des associations et des organismes sans but lucratif qui investissent tous les moyens dont ils disposent dans le service aux usagers. Cela leur permet d'offrir un bon rapport qualité prix. Les villages-vacances accueillent une clientèle de tous âges et sont implantés dans des sites reconnus pour leurs attraits touristiques. Ils sont aussi partenaires d'organismes favorisant l'accès aux vacances, comme les caisses d'allocations familiales, les comités d'entreprise, les collectivités locales et l'Agence nationale pour le chèque vacances.

Le réseau international des Auberges de jeunesse est un autre de ces réseaux. Il constitue un excellent moyen de prendre des vacances à peu de frais. Il donne accès à 5000 auberges membres de Hostelling International

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réparties dans 75 pays. Il en existe 18 au Québec, affiliées à Voyages Tourisme Jeunesse. Curieusement, malgré ces avantages, les jeunes Québécois fréquentent peu les Auberges de jeunesse qui accueillent ici surtout des étrangers. Les Québécois fréquentent les auberges de jeunesse lorsqu'ils voyagent à l'étranger plutôt qu'au pays. Elles hébergent pourtant une clientèle de tous âges, proposent des endroits propres et sécuritaires partout en province, et pour environ 20 $ par nuit. Tourisme jeunesse est présent dans les cégeps et universités du Québec pour faciliter les voyages et le travail à l'étranger aux jeunes gens non seulement grâce à son réseau d'auberges, mais aussi par ses conseils et son expertise internationale.

Camps d'été

De nombreux camps sont ouverts aux enfants et adolescents durant la période estivale partout au Québec. Renseignez-vous auprès de l'Association des camps du Québec, des Cercles de jeunes naturalistes, Création Etc. ou des Camps des débrouillards. Des camps de jour sont aussi offerts dans les centres communautaires de loisirs (information auprès de la Fédération québécoise des centres communautaires de loisirs).

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Le 31 mai 2001, un groupe de jeunes participant à un chantier jeunesse fabriquent et installent des modules d'hébertisme pour les adultes et les tout-petits qui viendront au centre de plein air l'Étincelle, dans Lanaudière.

«Le réseau du tourisme social s'est aussi bien développé en France parce que la culture des vacances y est plus ancienne et que certains facteurs favorables se trouvaient réunis au départ», explique Louis Jolin, président pour les Amériques du Bureau international de tourisme social (BITS). Il y avait une population suffisamment importante et une législation favorable. Il faut savoir que la législation française oblige les

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grandes sociétés à se constituer un comité d'entreprise spécialement dédié aux vacances. Environ 1 % de la masse salariale est versé pour constituer une caisse de financement des activités culturelles et récréatives des employés, d'où l'investissement dans la création de centres de vacances.

Amoureux de l'eau

La Fédération québécoise du canot et du kayak offre un programme d'expédition fort intéressant. Initiation, Découverte de la faune, Exploration et harmonie, Sur les traces de la nation Anishnabe, Expérience Nature, Histoire et nature sont six séjours de durée variable accessibles aux amoureux de l'eau, de la nature, de l'histoire et de l'environnement. Pour information: (514) 252-3001.

Un séminaire sur le tourisme des jeunes a eu lieu à Toronto en avril 2001. Il y a une volonté d'organiser l'offre touristique canadienne de façon à mieux la positionner sur le marché international. Il a été question d'offrir un «club» de produits touristiques plus adaptés à la clientèle des jeunes, inspiré du Club français du tourisme pour jeunes (Maison de France), rapportait Louis Jolin.

Selon M. Jolin, l'enjeu majeur actuellement ne serait pas tant de développer de nouveaux produits ou de nouveaux établissements, mais plutôt d'augmenter la capacité d'accueil, d'améliorer et de moderniser les immobilisations existantes. «Nous avons un réseau qui a vieilli. Certains établissements sont d'anciennes colonies de vacances de communautés religieuses. Les besoins et les normes ont changé. Les besoins de la jeunesse ont changé».

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Le 28 mai 2001, un groupe d'enfants découvre en canot les étangs fleuris du parc de la rivière des Milles-Îles.

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Loisir et tourisme social au Québec

Le Conseil québécois du loisir regroupe 47 organismes nationaux du domaine du loisir et du tourisme social. Ces associations et leurs membres, actifs dans toutes les régions du Québec, constituent un réseau qui évolue au carrefour des activités marchandes et des préoccupations sociales et s'inscrivent d'emblée dans le secteur de l'économie sociale. C'est pourquoi l'accessibilité aux activités, aux produits et aux services en loisir et en tourisme guide leurs actions et donne une couleur spécifique à chacune de leurs interventions.

Conseil québécois du loisir
4545, Pierre-De Coubertin
C. P 1000, succursale M
Montréal (Québec) H1V 3R2
(514)252-3132
infocql@loisirquebec.qc.ca
www.loisirquebec.qc.ca/cql

Secteur tourisme et plein air

Fédération des clubs de motoneigistes du Québec: (514) 252-3076; info@fcmq.qc.ca; http://www.fcmq.qc.ca.

Fédération québécoise des activités subaquatiques: (514) 252-3009; plongee@fqas.qc.ca; www.fqas.qc.ca.

Fédération québécoise de camping et de caravaning: (514) 252-3003; camping-caravaning@fqcc.qc.ca; www.campingquebec.com.

Fédération québécoise du canot et du kayak: (514) 252-3001; info@canot-kayak.qc.ca; www.canot-kayak.qc.ca.

Fédération québécoise de la marche: (514) 252-3157; fqmarche@fqmarche.qc.ca; www.fqmarche.qc.ca.

Fédération québécoise de la montagne et de l'escalade: (514) 252-3004; fqme@fqme.qc.ca; www.fqme.qc.ca.

Société québécoise de spéléologie: (514) 252-3006; info-sqs@speleo.qc.ca; www.speleo.qc.ca.

Québec à cheval: (450) 434-1433; quebec@cheval.qc.ca; www.cheval.qc.ca.

Vélo Québec: (514) 521-8356; velo@velo.qc.ca; www.velo.qc.ca.

Festivals et Événements Québec: (514) 252-3037; sffq@festivals.qc.ca; www.festivals.qc.ca.

Kéroul (Tourisme pour personnes à capacité physique restreinte): (514) 252-3104; infos@keroul.qc.ca; www.keroul.qc.ca.

Fédération des agricotours du Québec: (514) 252-3138; agricotours-q@sympatico.ca; www.agricotours.qc.ca.

Association des camps du Québec: (514) 252-3113; info@camps.qc.ca; www.camps.qc.ca.

Mouvement québécois des camps familiaux: (514) 252-3118; mqcf@campsfamiliaux.qc.ca; www.campsfamiliaux.qc.ca.

Tourisme jeunesse: (514) 252-3117; info-tj@tourismejeunesse.org; www.tourismej.qc.ca.

Fédération des familles-souches québécoises inc.: (418) 653-2137; ffsq@qc.aira.com; www.ffsq.qc.ca.

Secteur culturel et scientifique

Association québécoise de promotion du tourisme socio-culturel: (514) 252-3139; aqptsc@sympatico.ca.

Les Clubs 4-H du Québec: (418) 529-4705; 4h.bc@qc.aira.com.

Fédération québécoise du théâtre amateur: (819) 752-2501; fqtafita@ivic.qc.ca; www.festivaldetheatre.ivic.qc.ca.

Fédération des harmonies du Québec: (514) 252-3026. fhq@generation.net; www.festivaldesharmonies.com.

Fédération des loisirs-danse du Québec: (514) 252-3029.

Fédération des associations musicales du Québec: (514) 252-3025; famq@hotmail.com.

Alliance des chorales du Québec: (514) 252-3020. information@chorale.qc.ca; www.chorale.qc.ca.

Association des cinémas parallèles du Québec: (514) 252-3021; acpq@mlink.net.

Association québécoise des loisirs folkloriques: (514) 252-3022; aqlf@quebecfolklore.qc.ca; www.quebecfolklore.qc.ca.

Fédération québécoise du loisir littéraire: (514) 252-3033.

Association québécoise des groupes d'ornithologues: (514)332-6927.

ENvironnement JEUnesse: (514) 252-3016; infoenjeu@enjeu.qc.ca; www.enjeu.qc.ca.

Cercles des jeunes naturalistes: (514) 252-3023; cjn@cam.org; vitrine-sur-montreal.qc.ca/carrefour/cjn.

Conseil de développement du loisir scientifique: (514) 252-3027; cdls@clubscience.qc.ca; www.clubscience.qc.ca.

Fédération des astronomes amateurs du Québec: (514) 252-3038; youri@aol.com; www.astronomiequebec.ca.

Fédération des sociétés d'histoire du Québec: (514) 252-3031; fshq@histoirequebec.qc.ca; www.histoirequebec.qc.ca.

Fédération des sociétés d'horticulture et d'écologie du Québec: (514) 252-3010; ttourigny@fsheq.com; http://fsheq.com.

Fédération québécoise de philatélie: (514) 252-3035; yvan.latulipe@sympatico.ca; www.philatelie.qc.ca.

Fédération québécoise des échecs: (514) 252-3034; fqechec@cam.org; www.fqechecs.qc.ca.

Fédération québécoise des jeux récréatifs: (514) 252-3032; jeuxrecr@fqjr.qc.ca; www.fqjr.qc.ca.

Radio amateur du Québec: (514) 252-3012; raqi@sympatico.ca; www.raqi.qc.ca.

Corporation Secondaire en spectacle: (418) 868-2317; secspec@cskamioup.qc.ca; http://secondaire-spectacle.videotron.com.

Créations Etc.: (514) 278-3941; creaetc.@cam.org.

Secteur socio-éducatif

Association québécoise de loisir pour personnes handicapées: (514) 252-3144; aqlphinfo@aqlph.qc.ca; www.aqlph.qc.ca.

Chantiers jeunesse: (514) 252-3015; cj@cj.qc.ca; www.cj.qc.ca.

Fédération de l'Âge d'Or du Québec: (514) 252-3017; fadoq@fadoq.ca; www.fadoq.ca.

Les Scouts du Québec: (514) 252-3011; info@fqgs.scouts.ca; www.fqgs.scouts.ca.

Association des jeunes ruraux du Québec: (819) 364-5606; ajrq@ivic.qc.ca; www.ajrq.qc.ca.

Fédération québécoise des centres communautaires de loisirs: (418) 686-0012; fqccl.@fqccl.qc.ca; www.fqccl.qc.ca.

Fédération québécoise du loisir en institution: (418) 529-9503; fqli@sympatico.ca; www3.sympatico.ca/fqli.

Jeunesse ouvrière chrétienne nationale: (514) 256-7374; jocnq@qc.aira.com.