Équipe Présence et vie
Les groupes de laïques qui s’engagent à vivre une consécration à Dieu au coeur du monde méritent d’être connus. Selon la demande, nous en poursuivons avec plaisir la présentation.
Lorsqu’une femme de 40 ans, Marcelle Veyrac, française, harcelée par un appel intérieur depuis l’âge de 20 ans, décida dans son coeur: «On n’a qu’une vie pour tout donner à Dieu; il faut ne rien lui refuser, car après nous ne pourrons plus rien lui donner».
Ce désir devint projet en 1947 quand l’Église dit à cette femme par la voix de l’évêque de Versailles: «Ce projet n’est pas de vous, il est de l’Esprit Saint, il faut poursuivre».
Guidée par son accompagnateur spirituel, le P. Marcil, SJ, notre fondatrice accepta que cette nouvelle pousse d’Évangile fut un institut séculier plutôt qu’une communauté religieuse contemplative, car une nouvelle pentecôte ouvrait la porte à la consécration séculière avec sa reconnaissance officielle par Pie XII, le 2 février 1947, dans Provida Mater ecclesia.
À sa fondation, l’Institut a nom ANCELLES DE JÉSUS-MARIA et a une Maison à BUC (Versailles), 30 minutes de Paris. Maison baptisée COUARAIL «espace de rencontres chaleureuses» où à chaque troisième dimanche du mois elle se transforme en une ruche d’abeilles pour une journée fraternelle et spirituelle qui regroupe des résidentes, des mi-résidentes, des non-résidentes et d’autres dites Associées.
Entre les années 1969-1975, l’Institut a vécu un désert. Comment l’expliquer? Décembre 1965, Vatican II prend fin; les documents conciliaires sont publiés, étudiés et appliqués; ce qui devient la pierre d’achoppement qui fait éclater un trop grand attachement au passé ou une trop grande ouverture sur l’avenir.
Mais ce désert cachait un puits. Septembre 1976, tout l’Institut est convoqué en Assemblée internationale extraordinaire, à Lisieux, France.
L’institut prend alors un nom plus séculier: Présence et vie, une forme fédérative et approuve une nouvelle Règle de vie. Puis, on nous apprend que la cinquantaine de membres qui ont quitté avec notre fondatrice, se sont regroupés en une communauté contemplative, eucharistique et mariale, établie en Vendée dès 1972 et encore florissante aujourd’hui au diocèse de Gap dans les Hautes-Alpes.
[début de la p. 54 du texte original]
Notre nom, c’est nous. C’est notre patrimoine spirituel et notre dynamique aujourd’hui pour traduire le charisme, la mission, la spiritualité et l’objectif de Présence et vie. C’est le rappel de notre logo: risquer le défi d’une présence en tenue de service. Une présence qui transfigure le monde et laisse intuitionner une autre Présence: «Il est passé en faisant le bien». Une invitation à nous compromettre pour l’Évangile par notre parole et par notre vie pour faire découvrir à nos soeurs et à nos frères, que l’espérance qui les habite se nomme Jésus-Christ.
L’alliance c’est le fil conducteur de notre Règle de vie: «Vivre notre alliance en Jésus, avec Marie, en Église, ensemble, sous le souffle de l’Esprit». Nous faisons l’expérience de Dieu à travers l’alliance: un Dieu proche: «Je serai toujours avec toi»; un Dieu «Présence» et «Vie». Être, devenir «femmes d’alliances» aujourd’hui où tant d’alliances se font, se défont, se refont: c’est un signe des temps.
Invitation dynamique de notre fondatrice qui se traduit aujourd’hui par la passion du monde et la passion de Dieu... dans la profession, le travail, le chômage actif, la recherche d’emploi, la maladie, la mise à jour de nos talents, les engagements concrets et discrets, le service gratuit en paroisse, dans le quartier, pour nos familles. C’est le terrain pour vivre le radicalisme de l’Évangile dans chacune de nos attitudes et de nos relations.
S’il y a un travail tout-terrain, il y a aussi un travail sous-terrain qui se réalise dans les murs de l’institut qui a le privilège de compter des «femmes de prière» vivant une mission particulière de louange, d’adoration, de baluchon, de silence et de contemplation qui prolonge l’appel eucharistique et marial de l’institut depuis sa fondation en 1947.
Un espace de vie fraternelle précieux qui nous provoque à la croissance, à la conversion et à l’espérance. Chacune peut y cueillir des fruits à sa mesure: dans un dialogue accompagnée-accompagnatrice; par une pause vécue chemin faisant; par la transparence d’une communion fraternelle; par l’interpellation de la re-vision de vie.
Le thème des fêtes jubilaires du 50e anniversaire de Présence et vie en 1997, nous a fait prendre conscience que nous devenions une grande famille en diaspora sur quatre continents.
Et pourquoi pas quatre groupes nationaux, autonomes dont le recensement à publier en l’an 2000 pourrait être 175 membres en Europe: France; Asie: Vietnam; Afrique: Togo et Bénin; Amériques: Canada et États-Unis; Antilles: Guadeloupe et Haïti; Gap, dans les Alpes: nos Sociétés apostoliques et contemplatives.
Sur un parcours de trois années, nous avons fait une réflexion enthousiaste sur Vita consecrata qui nous a évangélisées et qui a laissé des traces dans notre Règle de vie. D’abord par la symbolique du Thabor, du lavement des pieds et du parfum répandu. D’où en liminaire en première page de notre Règle de vie, l’extrait suivant: vivez pleinement votre Offrande à Dieu, pour que ce monde ne soit pas privé d’un rayon de la beauté divine qui illumine sa route. Soyez des coeurs qui «voient» Dieu pour les chrétiens plongés dans les soucis de ce monde. Sachez témoigner de la grâce qui transfigure l’existence humaine. Vous savez en qui vous avez mis votre foi: donnez-lui tout. Vivez votre don et votre engagement en vous soutenant mutuellement.
Regardez vers le haut, ne vous laissez pas envahir par les affaires de chaque jour, laissez-vous séduire par Dieu et l’Évangile. Vous avez à construire une grande histoire regardez vers l’avenir là où Dieu vous envoie pour faire encore de grandes choses. Avec l’aide de l’Esprit Saint, lavez les pieds des pauvres et apportez votre contribution irremplaçable à la transformation du monde. Soyez fidèles au Christ à l’Église, à votre Institut et au monde de notre temps. (Vita consecrata.)